Semaine Bloody Week End Reportage 3 by Poulpy

Partie 3 : les naineries poulpèsque littéraires reprennent!

Entre la Clef d’Argent et le Carnoplaste, j’ai beaucoup voyagé. Deux autres maisons d’édition vous attendent : une entrevue avec Robert Darvel, éditeur de fascicules, le Carnoplaste, et Trash, avec son duo d’auteurs. Je suis reparti avec un fascicule d’un de ces romanciers étrange, il s’appelle Midget Rampage, le nain au  costume de sang, awesome! Et c’est de Julian Heylbroeke. La prochaine fois ce sera au tour de mister Schweinhund de se voir délester d’un roman…

Chapitre 2 : Ces auteurs flippants et ces gens qui les dévorent…

Je m’explique… Mais d’abord, voici leurs sites :

http://www.lecarnoplaste.fr/

Qu’est-ce qu’un fascicule ?

C’est, édité sous une forme désuète, un récit complet écrit aujourd’hui, selon l’idée que le premier degré, c’est la subtilité. Alléché par une couverture attractive, le lecteur curieux tombera sous le charme d’histoires diverses : aventure, mystère, au-delà, chevalerie chinoise, catch mexicain, détective cul-de-jatte, horreur, série B, SF, exploitation, crimes solubles et insolubles, récit historique ou préhistorique, western subaquatique, etc…

et Trash : http://trasheditions.wix.com/trasheditions

le blog : http://trasheditions.blogspot.fr/

TRASH ! TRASH ? Oui, TRASH ! Mais qu’est-ce donc ?

Une présentation sommaire s’impose:

Le collectif TRASH rassemble des auteurs et illustrateurs qui ont de la tripaille et des entrailles à revendre. Ils ont décidé de se réunir pour oeuvrer, ensemble, à l’édition de romans dégueulasses, choquants, gore, avec plein de sexe, de sang, de foutre, de sueur et de larmes. Notre but, c’est autant de rendre hommage à la mythique collection GORE du Fleuve Noir que de tenter, modestement, de poursuivre sa démarche en proposant des romans courts, secs, nerveux et sans concession.

Voici le blog personnel de Julian Heylbroecke, au nom immonde : http://loeilcannibale.blogspot.fr/

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Revenons à nos fascicules… j’ai commencé à lire le mien, pour voir ce que ça fait. Le format est bien fait parce qu’on se dit « tient, ça va être rapide, je vais me faire ça avant le dodo » et ce n’est pas du tout le cas. J’aime bien l’histoire : le style n’est pas splendide, mais ça renforce le côté détendant. Entre deux Cook, ça relâche. Je me suis bien marré! Comme c’est un volume double, il y a une histoire d’Irène Maubreuil, un western subaquatique, Ravageuse! Le thème de celui-là : vengeance diabolique. Cool, et je dis pas ça pour être sympa.

Bon aller, une petite critique de Midget Rampage pour pas vous dépayser :

Après une introduction qui n’en dit pas trop, la deuxième partie arrive, et on en a pour son argent. L’histoire commence en nous présentant Nelson, un nain qui a repris l’entreprise familiale : faire la mascotte des Gorillaz, une équipe de foot américain dans l’Ohio. Un jour il est témoin d’un truc pas net du côté de ces employeurs. Bien sûr, il va se faire choper et va bien morfler tout en peaufinant sa vengeance… J’adore les personnages, ils sont toujours bien tordants. Le héros dans son costume de gorille de la mort qui tue et tous les autres… Enfin, je ne voudrais pas tout vous dire non plus. Par contre, j’ai trouvé ça trop court…

Tout comme ma critique, parce que je m’écarte du sujet, passons à la suite :

Notre rencontre, avec Robert Darvel, le big boss c’est bien passé. Il est vraiment gentil, et à fond dans son sujet, aussi étrange qu’il puisse paraitre au néophyte, on adhère sans difficulté. En fait, le Carnoplaste est le seul éditeur de fascicule encore en activité! Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi il s’agit, c’était des magazines comportant une histoire, publiée en épisodes, dans le format d’un comics américain à la Marvel, mais en roman. C’était les précurseurs aux livres de poche, pendant l’entre-deux guerre, et faisaient partit de la culture populaire de l’époque. Cet éditeur nous propose des récits complets, parfois nous retrouvons les personnages dans des suites (pas comme pour les comics où il ne faut pas en manquer un pour comprendre, donc) et écrit lui-même une série, Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain, arrêté en 1938. Ce sont ces histoires qui lui ont donné l’idée d’éditer sous cette présentation, en déclinant le principe. Les couvertures dessinées sont vraiment poilantes, chaque dessin raconte l’histoire qu’il y a à l’intérieur. Il demande d’ailleurs à ces auteurs d’écrire une histoire en rapport avec celles-ci et contrairement aux autres maisons d’édition c’est lui qui les invite à participer. Il recherche des univers délirants, afin d’explorer toutes les familles du genre. C’est un fan de Gustave Lerouge (son pseudo est tiré de Prisonniers de la planète Mars), de Kipling et Fantômette… Bref du kitch, et du bon. C’est sûr, il ira loin. C’était sa première fois au Bloody et s’il revient l’an prochain je me ferais une joie de commencer Jeanne-d’Arc contre le maître des vampires, et au pôle Nord *o*

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TRASH est non seulement une collection, mais aussi une maison d’édition. J’y prends avec Julien toutes les décisions (validation des projets, planning de parution, accompagnement des récits avec relecture et corrections, puis présence en salon pour les promouvoir, etc.).

L’envie de bousculer un peu le lectorat, dans le sens d’une confrontation dynamique, m’a poussé à tenter ma chance en tant qu’auteur. C’est d’ailleurs l’un des thèmes traités par mon roman Bloodfist, le troisième de la collection.

Mes inspirations sont autant cinématographiques que littéraires, et il y en a beaucoup trop pour toutes les citer. Du reste, j’essaie, dans la mesure du possible, de m’en distancier, ou de les mêler jusqu’à les rendre inidentifiables afin d’éviter autant que possible les comparaisons.

Il ne s’agit aucunement de prétention, au contraire, je sais ce que je dois et à qui je le dois, mais j’estime que le lecteur est en droit d’espérer quelque chose qu’il n’aurait pas déjà lu. C’est particulièrement vrai pour TRASH, qui appartient à un genre assez codifié. Et si je respecte ces règles et y adhère, je n’aime rien tant que de les transgresser.

Nous espérons que la collection plaira suffisamment pour que nous puissions maintenir un  rythme de parution comprenant six romans par an. Notre but en créant cette structure était d’occuper un espace laissé vacant depuis trop longtemps, en proposant des livres sans équivalent sur le marché français actuellement. (Je parle évidemment du genre auquel ils appartiennent ; pour ce qui est de leur qualité, les lecteurs seront seuls juges).

Mes projets pour TRASH : donner à notre lectorat ce qu’il est venu chercher chez nous, mais aussi le surprendre. Selon les réactions des lecteurs, j’envisage également d’écrire un deuxième roman pour 2015. Enfin, j’aimerais que la collection fonctionne assez pour accroître le rythme de parution, voire créer un sous-label, mais là nous sommes plus dans le domaine du rêve que dans celui d’un véritable projet, et il est beaucoup trop tôt pour en parler.

Concernant le Bloody Weekend, nous sommes très satisfaits de l’accueil qui nous a été réservé. Ces deux jours furent une suite ininterrompue de bons moments et de rencontres passionnantes. J’ai d’ailleurs rédigé hier un petit compte-rendu qui détaille notre ressenti. Tu peux le consulter sur notre blog.

Le Fantastique que je préfère est celui qui surgit à l’improviste pour venir contaminer le réel. Je trouve qu’une situation rationnelle, réaliste, qui bascule brutalement possède une force immersive sans égal. Ce n’est en rien une définition, juste une préférence personnelle.

Cela va d’ailleurs de pair avec la branche du Fantastique que je préfère, qui est l’Epouvante, elle-même fondée sur la peur de l’inconnu et de l’inexplicable. Comme le disait Lovecraft : « La plus ancienne et la plus forte émotion de l’humanité est la peur »…

TRASH a cependant des visées un peu différentes : nous n’excluons pas le Fantastique, que nous aimons et défendons dans nos autres écrits et lectures, mais le but de la collection est surtout de regarder l’horreur en face. TRASH, c’est un peu le terminus du Fantastique. La dernière station. Là où s’arrête le voyage.

Schweinhund, co-fondateur de Trash avec Julien Heylbroeck

Une nouvelle maison d’édition présentant des romans gore et assez populaires à petits prix pour toute sorte de budgets. Une façon assez personnelle de reprendre la collection Gore des éditions Fleuve Noir, arrêtée en 85-90. Le Fantastique, d’après Julien H, est représenté par la figure du monstre, montrée afin de créer des histoires, de créer une fracture dans le réel, un glissement. C’est un thème immersif et qui part du réel, pour amener, justement, au fantastique. Pour les intéressés, ils ne recherchent pas d’auteurs en ce moment, car ils n’ont pas mal de projets.

Ce que m’a dit Julien Heylbroeck est que son côté écrivain est venu de lui-même, là encore il n’y a pas d’étude spécifique pour le devenir. Néanmoins c’est un bon passionné d’Histoire, car il aime se projeter dans une époque, comme on le retrouve dans son roman Pestilence, sur la grande dépression. Il aime aussi beaucoup le cinéma, qui l’influence et même s’il ne peut pas encore vivre de son écriture, il y consacre beaucoup de temps, et c’est tant mieux! Ce sont des écrits à prendre au premier degrés qui se veulent comme des hommages, avec des textes francs et simples pour le plaisir de tous, et surtout pour saisir le lecteur à la gorge. Donc sans moqueries, dans le respect du genre. Il m’a confié écrire toujours en musique, et considère l’écriture comme de l’artisanat… En projet, le Tome 3 du Green Tiburon et un autre roman sur une femme de Néandertal. Ces romans sont des espèces de collages, qui se font échos. Il prévoit aussi, dans un avenir lointain, d’écrire un giallo, ce qui est un de ces grands défis.

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Sur le stand des éditions Mosesu j’ai rencontré Sebastien Mousse et Berangère S. de Condat-Rabourdin (dont je vous ai parlé plus haut). Leur coin de salon était bien animé, avec leurs blagues bizarres d’embaumeurs… Nous avons décidé de rester en contact avec eux aussi. Voici leur site : http://www.atelier-mosesu.com/ et leur page Facebook : http://www.facebook.com/pages/LAtelier-Mos%C3%A9su/287971327983693?fref=ts

Une petite présentation, rien que pour vous :

Première participation pour l’atelier Mosésu au Bloody Weekend, et ce pour la sortie du premier opus de la série Post Mortem : Autopsie du tueur en série, de Bérangère Soustre de Condat-Rabourdin.
Je dois avouer que je suis plus habitué aux salons de polar, donc un peu plus classique, bien que j’ai déjà participé aux Halliénalles l’an dernier, qui est lui aussi dans un style décalé.
Un univers bien à part que celui du film fantastique, voir d’horreur, mais une ambiance magnifique, un très beau salon avec des exposants éclectiques, des créations magnifiques, que cela soit les dioramas, les maquettes, ou les bébés si réalistes de Lulubybye. J’ai vraiment été très impressionné, bluffé.
Les parades de cosplay, le plaisir de se faire prendre en photo avec Prédator ou un garde royal de Star War, comme si l’on voyageait, on retournait dans notre adolescence où l’on aimait tant se faire peur avec Leather face, Jason et autres Freddy, où bien rêver de voyage à bord d’un Interceptor…
De plus un accueil chaleureux, Loïc Bugnon fait vraiment les choses très bien, et le staff est plus que sympathique. Un public au rendez-vous, que cela soit dans le salon en lui-même, lors des séances de dédicaces de Bérangère, la présentation de la série l’Embaumeur ou bien lors des conférences, et réceptif qui plus est, il participait aux jeux des questions.

Un salon donc différent, et c’est tant mieux, inoubliable, et je pense que si l’on ressort un opus de Post Mortem à la même époque l’an prochain, et que Loïc me convie, je serai là !

On peut dire que c’est une très bonne critique du salon, et si l’organisateur, Loïc Bugnon, ne les réinvite pas ce serait vraiment dommage… Mais je ne pense pas qu’il y ai du souci à ce faire!

C’est une personnalité vraiment intéressante, professionnellement il est embaumeur, pour de vrai, et c’est ça qui lui a donné l’idée de créer des « polars médico-légaux qui sortent de l’ordinaire ». Vous l’aurez compris, ça en jette. En plus de ça c’est un fasciné de polars, et comme ceux-là sont assez à la mode en ce moment ils ne tarderont sans doute pas à se faire connaître, étant une assez nouvelle maison d’édition. Nous attendons, de la part de l’auteur qu’ils représentaient, deux romans par ans qui vont faire plaisir, et une nouvelle collection : Ces nouvelles d’en bas, qui seront des livres recto-verso racontant les histoires d’un gardien de cimetière… Toujours dans le même concept, sous forme de nouvelles.

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voilà ce qui est ressorti de notre conversation avec Berangère Soustre de Condat-Rabourdin :

Pour commencer disons qu’elle n’est pas étrangère au « milieu des tueurs en série », puisque en tant qu’anthropologue judiciaire, elle travaille, sur le terrain ou en laboratoire, avec la police ou autre instance… Elle est chercheuse à l’université d’Aix-Marseille et a commencé sa carrière en tant qu’archéologue spécialisée dans les tombes et ossements. Sa bio, sur le site de l’éditeur :

Son livre, Autopsie du tueur en série, fût, selon elle, très difficile à rendre compréhensible et donne une approche globale pour tous ceux qui n’auraient pas une connaissance du médico-légal. C’est une sorte de bible du tueur, avec une approche scientifique, ce qui est assez rare, et même unique en France. Il est agrémenté de photographies, de tableaux et de sorte de témoignages pour, encore une fois, le rendre accessible et fourni. Il y a une partie historique, mais si vous en voulez plus, sachez qu’un livre sur les nécrophiles et vampires sortira d’ici Noël. Très tôt, elle a été fascinée par la mort, elle a eu envie de résoudre des énigmes, de comprendre comment une personne bascule… Pour elle, il est important de sensibiliser les gens dans ce domaine, et de ne jamais banaliser la mort. Loin des séries américaines, découvrez ce qu’est réellement cette science méconnue…

C’était sa quatrième année au Bloody’ car elle y est invitée pour des conférences qu’on ne ratera pas la prochaine fois (promis). Le salon s’est nettement amélioré de ce côté, dit-elle, et elle a passé un bon moment : dès qu’il y a de la passion, on fait des rencontres intéressantes. Elle va souvent à des festivals, notamment à Paris puisqu’elle y vit, et trouve vraiment bien que la culture passe dans de petites villes. Ma dernière question, sur le Fantastique : « Ce sont des rêves pour adultes, qui sont restés de grands enfants, qui y voyagent à travers. » C’est pas faut…

N’hésitez pas à acheter son livre et à en parler autour de vous!

Ils étaient aussi accompagnés d’une de leurs connaissances, Lulubyebye de Lulu’s Magic World, qui fait de magnifiques poupées, très bien réalisées. Il paraitrait qu’elle aussi est embaumeuse, c’est un job beaucoup plus artistique qu’on le croit. Son blog : http://rebornlulubybye.canalblog.com/ si vous désirez baver sur vos claviers… Une petite photo pour finir :

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Et une présentation de ces travaux, rien que pour vous :

Je suis thanatopracteur depuis 2003 plus qu’un boulot, une passion, tout comme le reborning où je me sens quand même plus à ma place puisque je crée ce que je veux… monstre méchant ou gentil elfe vampire clown… ce qui me passe par la tête en fonction de mon humeur triste ou gaie…

Au départ, le tout début, j’ai perdu ma meilleure amie qui avait 31 ans et elle aimait les elfes, sur ebay j’ai acheté une petite elfe sculptée et j’ai sympathisé avec la sculptrice qui m’a envoyé de quoi sculpter elle m’a appris et puis elle me parlait souvent de reborning donc j’ai tout simplement allié les 2 la sculpture et le reborning… après je suis quelqu’un qui n’aime pas faire comme les autres j’aime me démarquer et j’aime ce monde de vampire, d’elfe… tout ce qui est fantastique… Je suis aussi bien critiquée qu’aimée dans les 2 cas même en choquant les gens parlent de moi 🙂

Un autre éditeur, un collectif de trois en fait, les Indés de l’Imaginaire : Actu Sf, les éditions Mnémos et les moutons électriques, représentez par Gérôme Vincent nous a présenté sa collection. C’était sa première fois ici, et sa critique est encore une fois très bonne. Il n’est pas de la région, et fait, pour Actus SF, une vingtaine de festivals par an, ce qui les aide énormément à se développer. Il nous proposait des romans et nouvelles courts et pas chers, sortis de son catalogue que vous pouvez voir sur leurs sites :

http://www.actusf.com/spip/

http://www.mnemos.com/

http://blog.moutons-electriques.fr/

Ce dernier à éditer les livres de Julien Bettan en dédicace sur le stand pour son livre Extrême! Quand le cinéma dépasse les bornes, sur « le cinéma qui tache » et la violence graphique.

Il nous le recommande, ainsi que Morgane Caussarieux (auteur du roman vampirique Dans les veines) et Thierry Di Rollo ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Di_Rollo ). Jeter un ou deux yeux (ou plus s’il y a quelqu’un à proximité, ou si vous en avez en plus. Mais ça risque de faire des taches, comme la potée… OK, j’arrête). Leur catalogue est vraiment varié, il risque de vous plaire. Pour les auteurs, ils en recherchent peu, sauf si vous avez une thématique qui les bouscule assez et que vous vous bougez un peu le cul, comme dirait monsieur Andrevon… Ouais, ce n’est pas facile. Ils publient ce dont ils ont envie, jeunes ou vieux, ils sont plus gros que la Clef d’Argent, par exemple, mais essayent de ne pas prendre la grosse tête. Il m’a aussi parlé d’un de ces collègues, Éric Holsein, qui a un joli site qui résume bien : http://www.ericholstein.fr/CV/Accueil.html et de leurs projets, qui sont d’éditer un livre de fantasy historique moyenâgeux : La chasse sauvage du colonel Rels d’Armand Cabasson et un recueil de G.R.R Martin.

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Continuons dans ce thème grâce à Davy Artero. Je n’ai pas pu lui rendre une grosse visite, à lui et à son illustrateur. Ça craint parce que j’aurais voulu lui parler (et j’ai adoré les tableaux de Henry Jordan, qui a illustré son livre, Duodaemonium). Voici le site de son éditeur :

Une petite interview faite par mail, pour me faire pardonner. Si ça vous fait lire ses livres, c’est encore mieux!

Pouvez-vous me parler de votre travail? De vos inspirations, vos influences ?

Je suis auteur de romans fantastiques où se mêlent souvent l’épouvante ou l’horreur. Pour équilibrer les choses, je suis également auteur de contes et de romans pour la jeunesse. Il y a donc un côté clair et un côté obscur dans l’écrivain que vous avez face à vous!

Jusqu’à présent, pour mes ouvrages fantastiques, j’ai tenu à varier les expériences littéraires. J’ai commencé par un roman, enchaîné par un recueil de nouvelles, me suis lancé dans une trilogie, ai confronté mes écrits aux visuels d’un illustrateur… Je ne souhaite pas entraîner le lecteur dans une monotonie en essayant de réaliser toujours le même type d’ouvrage, avec le même schéma. Au contraire, j’aime surprendre mon lectorat et lui proposer différentes approches de mon univers.

Beaucoup de choses m’inspirent. Le quotidien, le cinéma, les séries, le journal télévisé… C’est très difficile de savoir vraiment d’où nous vient l’inspiration. Un mélange de vécu, d’imagination, d’actualité, de mes peurs les plus profondes ou de mes envies les plus sordides 🙂

Mes influences sont variées et proviennent de tous les domaines. Si je devais vous citer toutes les personnes qui influent sur mon travail, j’en aurais pour plusieurs journées ! Allez, je vais vous en donner quelques-unes dans le désordre le plus total : Filth, Burton, Lucas, Spielberg, Clouser, Fincher, Hetfield, Shelley, Giger, Craven, Cameron, ma famille, etc…

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir auteur ?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé coucher sur papier des petites histoires, des poèmes, des mots doux, selon la période de ma vie.

Mais avant tout, j’ai toujours aimé la lecture. Au début, je lisais un peu tous les genres, friand de découvrir différents styles et différents moyens de raconter les choses, puis je suis tombé sur les ouvrages de ces deux écrivains qui ont pour prénom Stephen et Howard Phillips. Et ils ont réussi à faire de moi un adepte du fantastique et de l’épouvante. J’avoue sans honte que c’est finalement de leur faute si mon genre littéraire de prédilection est l’horreur…

Donc j’aimais écrire, et j’aimais lire, mais quand j’étais plus jeune, cela ne comptait pas. Les enfants devaient faire de longues études, pour avoir un bon travail, fonder une bonne famille, et vivre heureux. C’était l’état d’esprit de l’époque, et comme je n’étais pas trop mauvais à l’école, et que cela ne me déplaisait pas vraiment, j’ai suivi cette voie et mis ma passion de l’écriture de côté. Ensuite tout a été très vite : l’entrée dans la vie active, la vie de couple puis de famille, le quotidien qui était réellement métro-boulot-dodo… Et un jour j’en ai eu assez de subir le quotidien et par défi, ou folie, je me suis mis à coucher sur papier, ou plutôt sur clavier, une histoire fantastique que j’avais en tête. Une simple histoire où un homme, un beau jour, voit toute sa vie s’effondrer au fur et à mesure de sa journée. L’idée était de voir si je parviendrai à aller au bout de mon récit, comme tous ces auteurs que j’admirai. Après quelques jours cela a donné une histoire se déroulant sur quatre périodes différentes, avec quatre ambiances distinctes. Quatre Saisons était né. Et avec, je me suis rendu compte que l’écriture était plus qu’une passion, cela devait faire désormais partie de ma vie.

Quelles sont vos méthodes de travail ?

Je ne cesse de penser à différentes idées chaque jour, même chaque nuit. Je les note parfois quand j’ai peur qu’elles m’échappent. Et régulièrement, je m’installe devant mon ordinateur, une fois que la maisonnée est endormie, et je noircis de belles pages de traitement de texte jusqu’à ce que les idées m’abandonnent ou que le marchand de sable fasse picoter mes yeux avec trop de violence.

Quels sont vos projets ? Vos objectifs ?

Un qui s’est concrétisé dernièrement c’est Duodaemonium, un ouvrage réalisé avec Jordan Henry, une fusion parfaite entre un écrivain et un illustrateur ayant le même goût de l’horreur et du fantastique mais le traduisant artistiquement de manière différente. Ce recueil de nouvelles horrifiques, présenté pour la première fois par nous deux, ensemble, au Bloody Week-end, est un projet dont je suis très fier.

Pour cette fin d’année, j’ai pour projet de terminer le troisième et dernier acte de ma « série » Heptagon. Un projet ambitieux car, étant le dernier volume d’une trilogie, l’ouvrage doit clore l’histoire commencée il y a trois ans, et en même temps, il doit emmener le lecteur dans un univers complètement inconnu. Un paradoxe difficile à mettre en place mais extrêmement passionnant à réaliser !

Continuer à réaliser des oeuvres fantastiques, rencontrer les lecteurs et continuer à avoir cette relation avec eux. Si un jour ma notoriété pousse même les chaînes de télévision à m’inviter sur leur plateau, je conserverai cette facilité d’accès et cette disponibilité envers les lecteurs. Car sans eux, un auteur n’est rien. Certains ont tendance malheureusement à l’oublier.

Avez-vous quelque chose à faire partager à vos lecteurs ?

J’aimerai bien leur donner deux ou trois indices sur le contenu de mon prochain ouvrage mais j’adore conserver le mystère entier alors… non !

Qu’avez-vous pensé du Bloody Week-end ?

C’est la première fois que je participe à une convention fantastique. Des salons sur le thème fantastique j’en ai fait plusieurs, comme le festival de Gerardmer ou les Imaginales, mais une manifestation avec autant d’artistes et de métiers différents partageant la même passion, réunis dans un même lieu, jamais. Donc rien que pour cela ce fut un bon festival.

Y avez-vous fait de bonnes rencontres ? De bonnes ventes ?

Un stormtrooper, un predator, quelques lézards déguisés en humain, mais aussi des artistes passionnants et passionnés, des écrivains sympathiques et quelques lecteurs ravis d’être là. Les rencontres furent nombreuses et j’en garde de bons souvenirs.

Je dirai juste que chaque vente est une bonne vente, mais l’important ce n’est pas le fait de réussir à vendre un livre, c’est de faire plaisir à un lecteur et surtout ne pas le décevoir. Ce n’est pas la quantité qui m’importe mais la qualité. Et au bloody weekend, elle fut de qualité !

Enfin, pouvez-vous me donner votre définition du fantastique ?

Ma définition du fantastique correspond à peu de chose près à ce que vous imagineriez si je me mettais là, à côté de vous, et que je vous disais tout simplement « Attention, là, derrière vous ! » 🙂

Il était présent sur le stand de Yil édition : http://www.yil-edition.com/

qui ont des BD bien poilantes, dans un autre style.

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La suite demain mes bons nains.